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Haïti/République Dominicaine: La construction d’un mur à la frontière préoccupe des organisations dans les deux pays

par Colette Lespinasse | Mar 17, 2022 | Actualités, Articles de CoEH

Le 21 février 2022,  les autorités dominicaines ont lancé en grande pompe les travaux de construction d’un mur électrique d’une longueur d’environ 380 kilomètres à la frontière avec Haïti.  La première étape de ce projet a été initiée dans la zone Nord, plus précisément  du côté de Dajabon  et comprend la construction de  54 kilomètres de structures en béton armé et métallique, 19 tours de contrôle, 10 portes d’accès pour patrouilles et toute une batterie de « technologie moderne pour le contrôle et la reconnaissance de personnes », le tout pour une valeur de 1,750 millions de pesos (environ 26 millions  cinq cent mille euros).

Bien avant l’annonce de ce grandiose projet, les dominicains avaient déjà entrepris d’ériger un mur en béton au niveau de Elias Pinas, non loin de Belladère, département du Centre.  Le contrôle des flux migratoire et commerciaux, la contrebande, le trafic de drogue et de personnes sont les arguments avancés pour justifier ce projet.  Selon les informations publiées dans la presse, les autorités haïtiennes ont été informées du projet dans une communication téléphonique avec le Premier ministre, seulement la veille de son lancement.

Cette décision du gouvernement dominicain ne fait pas l’unanimité au sein du parti au pouvoir ni dans les organisations de la société civile des deux pays.  Plusieurs voix se sont élevées tant en Haïti qu’en République Dominicaine pour la condamner.  « Les murs divisent, les ponts aident à communiquer », écrivait le journal Acento Dom dans un éditorial, le 21 février 2022.  De son côté, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR), une organisation haïtienne  de promotion et de défense des droits des migrants a dénoncé dans un communiqué cette décision.  « L’édification de ce mur préoccupe grandement le GARR, car il représente une entrave pour les dynamiques frontalières, ainsi que les rapports de proximité existant entre les peuples haïtien et dominicain qui s’efforcent de cohabiter dans la paix et l’harmonie», a écrit cette organisation.

La Mesa Nacional para las Migraciones y Refugiados en la Republica Dominicana, une plateforme d’organisations  autour de la thématique de la migration,  a, quant à elle,  exprimé son indignation face à ce projet.  Au lieu d’un mur, elle appelle de préférence le gouvernement dominicain à adopter des mesures pour encourager les deux peuples à vivre dans la fraternité comme cela se passe dans de nombreux pays.

« Construire un mur à la frontière dominico-haitienne ne va pas arrêter la migration irrégulière, ni le crime organisé, le trafic de personnes », a déploré la Mesa Nacional para las Migraciones.  « Ce qui importe à la frontière haitiano-dominicaine, ce n’est pas un mur de séparation, mais plutôt le renforcement de la solidarité entre les deux pays.  Construisons de préférence le mur de la convivialité et du bon voisinage », a encore écrit l’organisation.

Cette décision de M. Luis Abinader, actuel président dominicain, de concrétiser ce rêve longtemps caressé par des nationalistes  et sur lequel plusieurs de ces prédécesseurs ont hésité, est une grande  surprise.  En effet, l’arrivée au pouvoir  de ce président avait suscité de grands espoirs pour  des avancées significatives dans les relations entre les deux pays.  Son discours d’investiture ainsi que la présence dans son gouvernement de plusieurs personnalités connues pour leur prise de position en faveur du respect des droits des migrants haïtiens et d’une meilleure compréhension du phénomène migratoire, avaient laissé penser que les nouveaux dirigeants  allaient agir différemment que leurs prédécesseurs et contribueraient à renforcer les relations entre les deux pays. Malheureusement ce n’est pas le cas.  Depuis son arrivée au pouvoir, les rapatriements forcés, se sont intensifiés jusqu’à atteindre des niveaux de scandale grave comme ce fut le cas à la fin de 2021 avec les arrestations et déportations de femmes haïtiennes enceintes, de personnes hospitalisées, dont des femmes gestantes ou sur le point d’accoucher.

Malgré cette triste décision, les organisations impliquées dans des initiatives de renforcement des bonnes relations entre les deux pays n’ont pas cessé de travailler.  Depuis le début de l’année 2022, plusieurs organisations haïtiennes et dominicaines ont annoncé des activités visant le rapprochement entre les peuples haïtien et dominicain.  La plupart de ces activités dont certaines ont bénéficié de financement de l’Union Européenne, sont à caractère culturel et impliquent des acteurs des deux côtés de l’ile.  Parallèlement, les efforts de concertation entre des organisations de la société civile évoluant à la frontière ou défendant les droits des migrants se poursuivent.

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