Depuis au moins trois décennies, il ne se passe une année sans qu’Haïti ne soit victime d’une nouvelle catastrophe dans laquelle de nombreuses vies et biens sont emportés. Quand ce n’est pas un cyclone, des inondations suite à d’abondantes pluies diluviennes, ce sont des tremblements de terre, des incendies ou des catastrophes anthropiques comme l’insécurité et l’actions des gangs armés. Chaque jour, la vulnérabilité naturelle du pays de part sa situation géographie, s’aggrave à causes des conséquences des changements climatiques qui se font de plus en plus sentir et surtout de l’absence totale de gouvernance. A chaque catastrophe, la chaine humanitaire tant nationale qu’internationale s’active pour panser quelques blessures et ensuite plus rien, jusqu’à la prochaine. La catastrophe devient permanente, récurrente. L’humanitaire qui, en situation normale devrait être temporaire, prend toute la place et le pays s’éloigne au fur et à mesure de tout processus résolu et durable de développement. « Le pays n’est ni géré, ni administré » disait Maitre Monferrier Dorval, bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, avant d’être assassiné en août 2020.
Plusieurs pays voisins d’Haïti sont soumis aux mêmes aléas naturels, mais enregistrent beaucoup moins de dégâts parce qu’il y a une prise en charge de ces problèmes. Au cours de la première semaine du mois de juin 2023 qui coïncide avec le début de la saison cyclonique, deux catastrophes viennent encore une fois frapper Haïti : des inondations dans au moins sept(7) départements et deux séismes dans la Grand-Anse. Comme à chaque fois, de nombreuses pertes en vies humaines et en biens et la destruction de l’environnement. Comme à chaque fois, ceux et celles qui ont la responsabilité de gérer le pays sont aux abonnés absents. Ce qui fait dire à plus d’un que sans une rupture drastique avec ce mode de gouvernance, nous risquons de perdre définitivement Haïti.
Nous présentons ici le rapport dressé à l’occasion par l’organisation de droits humains RNDDH ( Réseau National de Défense des Droits humains) qui fait ressortir cette absence totale de gestion du pays et la nécessité urgente d’une nouvelle gouvernance pour mettre fin à cette chaine de catastrophes.